Comment conjuguer déontologie et entrepreneuriat en toute modernité ? Entretien avec Sèverine Audoubert, Avocate et Fondatrice de Myentrepreneurbox.com

Publié le 7 mai 2021

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La crise sanitaire liée à la Covid-19 et l’accélération globale de la digitalisation amènent la profession d’avocat à se transformer encore plus et encore plus vite. Selon Sèverine Audoubert, Avocate au barreau de Paris et Fondatrice de myentrepreneurbox.com, il convient d’autant plus de prendre le virage de la technologie et de l’entrepreneuriat-avocat.

Femme entrepreneure et innovante, son parcours est à l’image de son dynamisme. Après une première carrière de Directrice des Ressources Humaines puis de Responsable juridique dans des structures anglo-américaines, en 2013 elle décide de prêter serment et de s’installer en libéral.

Exerçant dans la mobilité internationale, elle s’intéresse très vite aux Nouveaux Métiers des avocats (qui font sens pour elle car ils existent déjà dans de nombreux pays qu’elle connaît bien). Elle devient en 2017 Présidente de la Commission Ouverte « Nouveaux Métiers du Droit » au barreau de Paris. Sa mission : faire connaître les nouveaux champs d’activité et les nouvelles  modalités d’exercice pour les avocats.

Elue membre du CNB pour la mandature 2021-2023, elle  choisit de rejoindre la Commission Prospective et Innovation  tout en devenant Vice-Présidente de la Commission Communication du CNB.Elle fonde en début d’année Myentrepreneurbox.com, un service d’accompagnement déontologique et de coaching pour accompagner les avocats dans les différents nouveaux métiers qui s’offrent à eux, que ce soit mandataire sportif, d’artistes ou en transaction immobilière, avocat enquêteur interne, délégué à la protection des données…et les activités connexes qu’ils peuvent désormais investir depuis 2016.

 

Le métier d’avocat aujourd’hui : entre agilité et digitalisation

 

Sèverine Audoubert : En 2021, l’avocat est agile, ses activités se diversifient : il s’augmente de compétences.

L’article 111 du décret n° 2016-882 du 29 juin 2016 donne la possibilité de créer des biens et des services connexes à l’attention des avocats. Ainsi, tout en gardant son ADN d’avocat et ses compétences juridiques pures, il peut développer des « soft skills » et proposer des services additionnels à ses clients ou ses confrères, services qui ont une cohérence avec son expertise juridique initiale et sont bienvenus pour ses clients.

Les textes de notre profession permettent de nombreuses choses dans le respect de la déontologie de la Profession et de nos principes fondamentaux.

Sur les 10 dernières années, des avancées importantes ont été faites déontologiquement et en terme de modalités d’exercice et ont permis à l’avocat de se doter des outils pour redevenir compétitif sur un marché de droit qui est envahi par de nombreux concurrents historiquement non légitimes sur notre périmètre.

Les confinements successifs 2020 et 2021 et le ralentissement de l’activité judiciaire ont montré que nous sommes en train de « passer le cap »

Soyons positifs :  c’est l’occasion de transformer la situation à notre avantage et de s’emparer de ces opportunités, de s’approprier les textes, d’être créatifs en toute confiance et audacieux.

En effet, de fait les avocats se sont mis de façon accélérée à la digitalisation, à voir avec plus d’attention le champ des possibles et à se former dans des domaines très différents tels que la communication, le legal design,  la négociation ou encore la médiation (ce « vieux nouveau métier » qui connait une certaine vitalité depuis la crise sanitaire et les suspension d’audiences)  pour proposer une nouvelle façon d’exercer leur métier et réinventer notre beau métier d’avocat.

 

Comment accompagner cette transformation ? Est-elle déontologique ?

 

Sèverine Audoubert :  le Conseil National des Barreaux a publié en 2020 plusieurs vademecum dont celui sur la Communication et celui sur les Activités Commerciales Dérogatoires. Ce sont des mines d’information pour les confrères symbolisant le dynamisme de notre profession et de cette institution. A l’image également du champ des possibles qui s’offre à nous.

L’article 6 du RIN est également un texte de référence.

Encadré par nos textes et nos instances signifie structuré et donc sécurisé. C’est le rôle premier et fondamental de notre déontologie. Non celui de freiner.

J’ai créé Mentrepreneubox.com avec ce même but, de donner confiance aux confrères, de les sécuriser les confrères, les accompagner à prendre le virage de la modernité et se réinventer.

S’inspirer des fonctionnements de l’entreprise oui, mais est-ce déontologique ?

 

Sèverine Audoubert : Nos cabinets d’avocats sont des entreprises, de tailles diverses. Nous sommes des chefs d’entreprise ou sommes amenés à le devenir.

La société évolue, les textes de notre profession évoluent. Les réglementations des autres pays aussi. Il y a une vraie cohérence et quelque chose d’inéluctable.

La principale crainte des avocats est de savoir s’ils sont bien respectueux  de la déontologie de la profession. Encore  faut il savoir que certains textes existent et les lire correctement !

D’autres métiers s’empareraient de nos parts de marché du droit , notre terrain de jeu, sans scrupule, ni nous ne réagissons pas. Faisons-le avec créativité !

 

Quel est alors le rôle de la Legaltech ?

 

Sèverine Audoubert : L’avocat n’est plus le seul avocat plaidant, auxiliaire de justice. L’entrepreneuriat, nous l’avons dit, a désormais toute sa place dans le quotidien de l’avocat moderne. Il a dorénavant les clés pour développer son cabinet et ses activités dès lors qu’il gère son temps de façon optimale, ses désirs de grandir, de se renouveler, d’avoir un équilibre de vie professionnel et personnel significatif. C’est pour cela que j’ai créé myentrepreneurbox.com ! Pour aider les avocats dans leur développement et faire des choix pertinents !

Les Legaltech sont aussi de outils de rationalisation de l’activité, de rentabilité et de gain de temps fou pour les avocats  ! 

Un moteur de recherche jurisprudentielle comme Juri’Predis est un outil fondamental pour les confrères. Il répond à leurs besoins et leur fait gagner un temps considérable qu’ils peuvent dès lors utiliser pour d’autres choses, telles qu’augmenter la qualité de leur service au client, la communication interne et externe, la croissance de leur cabinet. 

 

L’avocat 2.0 existe bel et bien, l’avocat 3. 0, avocat augmenté, pointe déjà son nez …et il a encore beaucoup d’opportunités à saisir ! Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter myentrepreneurbox.com

Et pour les avocats qui veulent garder une longueur d’avance, la période d’essai de 15 jours gratuite est toujours disponible sur  https://www.juripredis.com/fr/

Un grand merci à Maitre Audoubert pour son partage d’expérience !

 

Propos recueillis par Clémentine Bourdon, Responsable de la communication chez Juri’Predis