« Le changement viendra des femmes. » Jessica Bathelier, avocate et créatrice de 1900 Réseau d’Avocates

Publié le 23 novembre 2020

6 minutes de lecture

En ces temps maussades, Juri’Predis se propose de partager des parcours inspirants d’avocats qui font bouger les codes de la Profession. Commençons par Maître Jessica Bathelier, une avocate engagée auprès des femmes et créatrice du réseau 1900 Avocates.

« Le changement viendra des femmes. »

L’année 2020 a été une période charnière pour beaucoup et Maître Bathelier en a profité pour créer cette communauté d’avocates entrepreneures et constituer un réseau professionnel solidaire et innovant. Elle nous raconte en quoi fonder une telle communauté fait autant sens aujourd’hui mais aussi comment, grâce à la technologie, elle parvient à maintenir le lien entre les avocates du réseau. 

Du Cabinet à l’Association

Avocate depuis 2015, c’est en 2020 que Maître Jessica Bathelier décide d’ouvrir son cabinet à titre individuel, avec la volonté de « faire les choses à sa façon ». Ce qu’elle souhaite ? Être plus proche de ses clients. Elle exerce donc en droit des affaires ainsi qu’en droit de la famille pour accompagner au mieux des femmes dans des situations de transformations professionnelles et personnelles.

« En tant que femmes on se doit aujourd’hui de s’épauler, de construire des communautés. »

Cependant, malgré cet élan de liberté et d’indépendance, Maître Jessica Bathelier ne souhaitait pas se retrouver entièrement seule. Elle a donc décidé de collaborer et de créer du lien en faisant naître un réseau d’avocates.

1900 Réseau d’Avocates

Déjà adhérente d’une collective à Dijon (Elle-s à Dijon), elle a pu découvrir un espace où se retrouver, échanger et s’entraider entre femmes. C’est pendant le confinement du mois de mars que l’idée germe dans son esprit : alors qu’elle observe sur les réseaux sociaux une réelle solidarité féminine, elle décide de bâtir un réseau d’avocates entrepreneures situées dans toute la France.

C’est alors la naissance de 1900 Réseau d’Avocates. Pourquoi 1900 ? Ce nom a été choisi pour mettre à l’honneur Jeanne Chauvin, la première femme devenant avocate en France en 1900.

Les missions du réseau :

– Développer le réseau professionnel de ses adhérentes grâce à des rencontres, réelles ou virtuelles pour apprendre à se connaître ;

– Miser sur la communication en mettant en avant ses adhérentes grâce à des portraits partagés sur Instagram chaque semaine ;

– Monter en compétences grâce à des ateliers de développement avec des intervenantes extérieures qui misent sur les « softskills » comme par exemple l’esprit d’entrepreneuriat, l’utilisation des réseaux sociaux ou encore le leadership au féminin ;

– Sensibiliser en mettant en place un système de mentorat entre jeunes professionnelles du droit et avocates plus expérimentées pour leur permettre de s’épauler et de se développer plus facilement.

Le but de ce réseau d’avocates est de s’exprimer librement afin de répondre à des problématiques similaires, pouvoir se sentir bien dans son activité et obtenir les clés pour se développer professionnellement.

Quelques mois après sa création, l’Association compte déjà 50 adhérentes ! Si pour le moment, ces webinaires sont réservés aux adhérentes, il est en projet de l’ouvrir à plus de monde.

Comment créer du lien en ces périodes où l’on ne peut pas se voir ?

Cette initiative tombe au meilleur moment. Le besoin de créer du lien est renforcé avec ces périodes de confinement et intégrer une communauté est une façon de renforcer les relations entre professionnels du droit.

Pour ce faire, rien de mieux aujourd’hui que les webinaires et les ateliers en ligne ! Participer permet non seulement d’accroître ses compétences mais aussi d’être plus visible aux yeux de la Profession. Pour toucher le plus de monde possible au niveau national, il est alors logique de passer par ces outils en ligne.

Les réseaux sociaux sont aussi, selon elle, un moyen efficace de se connecter avec d’autres avocats. Elle a choisi Instagram car il y a peu d’acteurs du droit sur ce réseau dit-elle. « C’est un réseau social plus authentique et bienveillant, qui permet de laisser libre court à sa créativité et d’inciter à un vrai partage avec sa communauté », contrairement à Linkedin ou Facebook par exemple.

Elle y partage ainsi son quotidien d’avocate. Instagram a aussi permis d’animer des lives pour s’exprimer sur les problématiques du droit actuel. C’est un moyen d’augmenter sa visibilité en tant qu’avocate tout en donnant une autre image de la Profession.

Elle ajoute que sur le long terme, c’est aussi un moyen d’acquisition de clientèle très original et amenant de bons résultats.

Savoir se digitaliser est une compétence clé d’un avocat moderne

Le premier confinement du mois de mars 2020 a mis à l’épreuve nombre d’avocats. Si Maître Bathelier admet volontiers que poursuivre et développer son activité n’a pas été chose aisée, miser sur la digitalisation de son cabinet lui a permis de mieux s’organiser au quotidien.

En effet, pour plus de simplicité, elle propose aujourd’hui la réservation en ligne de ses rendez-vous, en mettant en place si besoin des visioconférences grâce à un logiciel sur son site. Cette organisation forcée mise en place pendant le confinement s’avère aujourd’hui très efficace.

Par ailleurs, elle note qu’il y a encore des avocats qui n’ont pas de site internet. Pourtant, « c’est aujourd’hui un outil indispensable, notamment pour présenter ses tarifs et être en totale transparence avec sa clientèle » conseille-t-elle.

 

Pour plus de conseils sur la digitalisation du droit, retrouvez notre article en ligne sur le blog Juri’Predis.

 

Jessica Bathelier fait partie de ces avocats qui ont envie de faire avancer les choses et d’être créatifs dans leur métier. Si son ambition première est d’instaurer un lien entre professionnelles et de partager au sein d’une communauté pour apprendre, selon elle, la technologie, devenant nécessaire, est aussi un excellent moyen pour innover et entreprendre.

« Ceux qui ne se saisissent pas de l’innovation et de la technologie sont en train de passer à côté de quelque chose. Il faut faire évoluer la Profession, sinon celle-ci se meurt. »

 

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Article rédigé par Clémentine Bourdon, Responsable communication chez Juri’Predis.